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Logistique et Transport

Le transport représente 27% des émissions de gaz à effet de serre françaises, dont 25% du mode routier est lié au transport de produits agricoles et alimentaires (1). Il s’agit d’un élément stratégique majeur pour les entreprises agroalimentaires qui sont implantées sur l’ensemble du territoire et qui doivent faire face à des contraintes fortes (évolution des exigences clients vers du flux tendu, livraisons de plus en plus fréquentes pour des quantités moindres, …).

Afin d’optimiser la logistique et le transport, et réduire ainsi les émissions de gaz à effet de serre induites, les industries alimentaires peuvent agir à plusieurs niveaux :

  • optimiser les flux logistiques et le taux de remplissage des camions,
  • mutualiser le transport avec d’autres entreprises,
  • utiliser des modes de transport alternatifs aux camions,
  • utiliser des véhicules « propres »,
  • sensibiliser les transporteurs et les salariés.

 

Chiffres clés du transport, CGDD, mars 2015

MC CAIN OPTIMISE SES OPERATIONS LOGISTIQUES ET REDUIT SES EMISSIONS DE CO2

Pour réduire l’empreinte carbone issue de ses opérations logistiques, McCain agit à plusieurs niveaux. Du côté des approvisionnements, le modèle de McCain en Europe est basé sur le local : toutes les pommes de terre sont produites par des agriculteurs se trouvant, dans leur grande majorité, à un maximum de 150 kilomètres de l’usine. Afin de réduire également les distances parcourues, McCain a construit un entrepôt frigorifique à proximité de l’usine de production. Pour les livraisons de pomme de terre, McCain organise les plannings de son prestataire de transports afin de réduire les kilomètres parcourus. Lors des appels d’offres pour le transport routier, McCain demande également à ses fournisseurs d’utiliser des camions équipés des dernières normes environnementales. Par ailleurs, avec d’autres producteurs de biens de consommation nécessitant un déplacement rapide entre la zone de production, de stockage et de vente, McCain a conçu un schéma de distribution partagé afin d’utiliser les mêmes camions pour la livraison de plusieurs clients. L’ensemble des initiatives permet à Mc Cain d’éviter l’émission de 1 862 tonnes de CO2 par an, d’économiser 330 000 kilomètres et d’avoir 8000 camions en moins sur les routes chaque année.

COCA-COLA ENTREPRISE S’ENGAGE A REDUIRE DE 30% LE BILAN CARBONE DU TRANSPORT DE SES BOISSONS D’ICI 2020

Pour Coca-Cola Entreprise, le transport des produits compte pour 6% des émissions de carbone dans l’ensemble du cycle de vie produit. A travers la signature de la charte FRET 21, Coca-Cola Entreprise a formalisé trois engagements de longue date pour réduire l’impact carbone du transport :

  • Implantation locale et logique de circuits mi-courts : les 5 usines de Coca Cola entreprise produisent historiquement au plus près de la demande. Avec 90% des produits consommés en France qui sont produits en France, le kilométrage moyen de livraison est de 273 km en 2014 et plus de la moitié des camions parcourent moins de 150 km en moyenne.
  • Optimisation des circuits logistiques : grâce à des livraisons directes en magasin depuis l’usine, qui permettent de réduire la chaîne logistique et la limitation du retour à vide des camions en mutualisant les moyens de transport avec les clients distributeurs, Coca-Cola Entreprise a économisé 2,2 millions de km depuis 2010, soit l’équivalent de 1500 tonnes de CO2.
  • Evolution du mode de transport : depuis 2001, Coca Cola France a mis l’équivalent de 37 000 camions sur des trains, économisant ainsi 28 millions de kilomètres, soit une réduction des émissions de CO2 d’environ 20 000 T, avec un objectif de 5 000 camions par an d’ici 2020. Depuis juillet 2014, l’entreprise teste deux camions de 44 tonnes circulant au gaz naturel au départ de son usine de Dunkerque ; 20 camions au gaz naturel sont prévus d’ici fin 2015.

 

HEINEKEN FRANCE OPTIMISE SES CIRCUITS DE DISTRIBUTION ET REDUIT DE 23,2% SES EMISSIONS DE CO2 LIEES AUX TRANSPORTS

Le transport est un sujet majeur pour HEINEKEN France, de par son activité de brasseur et également de distributeur en France, avec sa filiale France Boissons. C’est pourquoi en 2011, HEINEKEN s’est fixé l’objectif de réduire de 20% ses émissions de CO2 liées à la distribution d’ici 2020. Pour l’activité brasserie, une des priorités est le renforcement du transport combiné Rail-Route, qui a concerné 9% des volumes livrés en 2014 (contre 5,8% en 2011), soit environ 3400 camions en moins sur les routes. Pour le transport entre les brasseries, la part du transport multimodal (fer et rail-route) représentait 16% des trajets en 2014. Par ailleurs, l’optimisation du taux de remplissage des camions et l’amélioration des circuits de distribution a permis de réduire de 10% les kilomètres parcourus en 2014 (Vs 2013). Ces actions ont permis de réduire les émissions de CO2 de 13,6% en un an et de 23,2% depuis 2011. Pour son activité de distribution (France Boissons), l’entreprise est amenée à livrer de très nombreux points de vente répartis sur tout le territoire. Les actions portent sur la massification des approvisionnements avec une réduction de 23% du nombre de commandes (à volume équivalent) et donc du nombre de trajets (camions mieux remplis et moins nombreux). L’optimisation de la flotte des camions (59% de camions euro 4 et plus, dont 80 camions euro 6) a permis de diminuer significativement les émissions d’oxyde d’azote (-80%) et de particules (-50%). Grâce à l’ensemble de ces actions, HEINEKEN a atteint et dépassé son objectif 2020 avec 6 ans d’avance : en 2014 les émissions de CO2 liées aux transports ont été réduites de 23,2%.

MARTINE SPECIALITES INVESTIT DANS UN NOUVEL ENTREPOT FRIGORIFIQUE POUR OPTIMISER SES FLUX LOGISTIQUES INTERNES ET REDUIRE SES EMISSIONS DE CO2

Depuis plus de 25 ans, Martine Spécialités propose aux enseignes de la distribution et de la restauration un vaste choix de pâtisseries surgelées. En 2013, Martine Spécialités a fait le choix d’investir 6 millions d’euros dans un nouvel entrepôt frigorifique automatisé de dernière génération de 3700 m2. Mieux situé, cet entrepôt permet d’optimiser les flux logistiques et de supprimer l’équivalent de 2190 camions par an sur les routes entre l’ancien entrepôt prestataire et le site de fabrication situé à Valade. L’entreprise a ainsi réduit de 10% ses émissions de GES en diminuant ses flux logistiques internes.

LE GIE « CHARGEURS POINTE DE BRETAGNE » : DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES SE REGROUPENT POUR LIVRER LEURS PRODUITS

Le GIE « Chargeurs Pointe de Bretagne » a été initié en 2011 par 5 entreprises bretonnes : ALTHO (fabricant de chips), CHANCERELLE SAS (conserves de poissons), JEAN HENAFF SAS (conserves de pâtés, saucisses fraîches), JEAN-FRANCOIS FURIC (conserves de poissons) et LOCMARIA (biscuits). Son objet est de mutualiser les expéditions de ces entreprises vers leurs clients communs de la grande distribution. Il est aujourd’hui composé de 11 entreprises de la région ouest et continue à s’agrandir. Depuis octobre 2015, le GIE a élargi sa collaboration logistique avec CARREFOUR. La mutualisation qui concernait les expéditions de 10 entreprises vers les entrepôts de CARREFOUR s’étend désormais à 24 entreprises bretonnes pour livrer les 32 entrepôts de ce distributeur en France. Cette mutualisation permet de réduire le nombre de camions sur les routes de 1300 par an (-35%) et d’améliorer leur remplissage de plus de 50% grâce à des fréquences et des jours d’approvisionnement communs. Cette initiative conjointe va permettre de réduire d’un tiers les émissions de CO2, soit 690 T de CO2 par an.

LA FROMAGERIE LINCET ET AT FRANCE CHOISISSENT LA MUTUALISATION LOGISTIQUE

Partant du constat qu’elles avaient les mêmes clients et les mêmes contraintes de stockage et livraison, deux entreprises agroalimentaires de l’Est de la France ont fait le choix d’investir dans une plateforme logistique commune. C’est ainsi que AT France, spécialiste de l’andouillette de Troyes d’appellation contrôlée et la Fromagerie Lincet, spécialiste du fromage de Chaource AOC, ont investi 3,8 millions d’euros en 2009 pour l’achat d’un terrain et la construction d’un bâtiment de 5 000 m², sur le pôle agroalimentaire de Troyes. Grâce à cette nouvelle structure, leurs coûts de transport ont diminué de 20%. La mutualisation logistique est ainsi un moyen efficace pour améliorer la performance logistique tout en réduisant les coûts et les émissions relatives au transport de marchandises.

FRIAA PACA : UN PROGRAMME D’ACCOMPAGNEMENT COLLECTIF A LA MUTUALISATION LOGISTIQUE

En 2016, la FRIAA (Fédération Régionale des Industries Agro-alimentaires en Provence Alpes Côte d’Azur) va mener une action collective de mutualisation logistique au niveau régional entre plusieurs entreprises agroalimentaires. Un pool de 8 à 10 entreprises régionales sera constitué dans un périmètre géographique de 50 km. L’objectif de l’action collective est d’identifier et de mettre en place une ou plusieurs solutions de mutualisation logistique dans une logique de développement durable, en quantifiant les gains de rentabilité et la réduction des émissions de CO2.

ROQUETTE CHOISIT LE TRANSPORT FERROVIAIRE POUR REDUIRE SES EMISSIONS DE CO2

Roquette, groupe familial de dimension internationale a pour activité la transformation de matières premières végétales. De par sa présence historique dans le monde agricole, Roquette entretient des relations de long terme avec ses fournisseurs, qui permettent de bâtir des plans de transport performants malgré la multitude de points de collecte et l’importance des volumes concernés. Ainsi, avec ses 7000 tonnes de céréales traitées par jour, le transport représente un enjeu majeur pour l’usine de Lestrem (62). Depuis plusieurs années, le site a fait le choix du transport ferroviaire : 1300 trains partent chaque année du site de Lestrem. Ce choix logistique permet à Roquette de réduire par 4 ses émissions de CO2 en comparaison au transport routier (selon les indicateurs de l’ADEME).

BONDUELLE DEVELOPPE LE TRANSPORT DES LEGUMES EN FLUX COMBINE RAIL-ROUTE POUR REDUIRE SES EMISSIONS DE CO2

Entreprise familiale, le Groupe Bonduelle commercialise ses légumes dans plus de 100 pays. Des milliers de tonnes de produits sont acheminées depuis les exploitations agricoles vers les usines, puis des usines vers les circuits de distribution. Le transport est donc un élément stratégique pour le groupe Bonduelle. En 2008, un programme de mesures des émissions de CO2 et a été étendu à l’ensemble des flux intersites (usines et plates-formes logistiques) et des livraisons à la clientèle, sur l’ensemble des pays d’Europe, en Russie et pour l’exportation des produits. Bonduelle renforce par ailleurs ses efforts pour trouver des solutions alternatives au transport de ses produits par la route. La Business Unit « Fresh » a reçu un certificat d’économie d’émissions de CO2 pour la mise en place d’un flux combiné rail-route pour le transport de salades de l’Espagne vers la France. En 2013-2014, 64 000 tonnes de marchandises ont été acheminées selon ce mode, ce qui a permis d’éviter l’émission de plus de 5 000 Teq CO2. Pour réduire le nombre de camions sur les routes, Bonduelle a également lancé un groupe de travail avec McDonald’s France et son partenaire logistique pour optimiser les flux de transport.

LEA NATURE TRANSPORTE SES PRODUITS DANS DES CAMIONS A DOUBLE PLANCHER AVEC DES CHAUFFEURS FORMES A L’ECO-CONDUITE

LEA NATURE est le premier groupe français indépendant fabricant et distributeur de produits biologiques. En 2009, l’entreprise a mené un travail conjoint avec ses prestataires de transport afin d’optimiser le taux de remplissage des camions et réduire les émissions de CO2. LEA NATURE a demandé à ses prestataires de transporter ses produits dans des camions à double plancher. Aujourd’hui, 75% des expéditions sont réalisées sur ce modèle. De plus, les chauffeurs de ces prestataires ont été formés à l’éco-conduite. Cette démarche a permis de supprimer 1 016 camions sur les routes et de réduire de 496 tonnes les émissions de CO2 en 2014.

UNILEVER DEVELOPPE UNE PALETTE EN CARTON REUTILISABLE ET RECYCLABLE

UNILEVER a développé en 2011, avec l’aide de l’entreprise DS SMITH Packaging, la première palette carton réutilisable et recyclable en Europe (K-Pal). Plus fine et 7 fois plus légère qu’une palette en bois classique, elle permet d’optimiser le remplissage des camions et de réduire considérablement les émissions de CO2 des livraisons (réduction de 52 tonnes de CO2 par an environ).

UNILEVER a également mis en place des actions sur l’amélioration du taux de remplissage des camions, la mise en place de co-livraisons pour éviter des retours à vide, le développement du rail-route et la diminution des consommations d’électricité et de gaz. Toutes ces actions ont permis à UNILEVER de réduire de 30% ses émissions de CO2 liées au transport et à la logistique dans les entrepôts en France entre 2011 et 2014.

FERRERO FRANCE INTEGRE LES CHALLENGES ENVIRONNEMENTAUX A SES ACTIVITES SUPPLY CHAIN

Les activités de la Supply Chain représentent une part importante de notre empreinte environnementale de Ferrero France. L’entreprise imagine, investit et développer des solutions innovantes pour réduire cet impact à tous les niveaux : repenser la performance énergétique des entrepôts, réduire les émissions polluantes liées au système de livraison des produits jusqu’aux points de vente. Ainsi, depuis 2009, Ferrero France apporte des réponses concrètes à ces enjeux environnementaux. A titre d’exemple, en 2011, Ferrero a réalisé le premier transport fluvial frigorifique de Grand Quevilly à destination de ses clients Franprix et Monoprix en région parisienne. Ferrero France a également fait le choix d’utiliser des camions à deux niveaux sur le circuit européen, permettant une diminution de 33% des émissions de CO2 associées. L’ensemble des actions engagées contribuent à l’objectif du Groupe Ferrero qui est de réduire de 30% ses émissions de GES émises par les activités de transport et logistique. Afin de limiter davantage l’impact environnemental des transports, Ferrero France a choisi de s’engager dans la démarche FRET 21. Cet accord a été établi avec le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et l’Association des utilisateurs de Transports de FRET (AUTF).

LE GROUPE LESAFFRE DEVELOPPE LE TRANSPORT FLUVIAL DE LA MELASSE

Lesaffre, située au bord du canal de la Marque à Marcq-en-Barœul, consomme de grandes quantités de substrats de fermentation (mélasse et sirop de sucre) pour la production de la levure. Ces matières premières issues de l’industrie sucrière sont acheminées tant par la route que par voie fluviale. Les mélasses sont acheminées par voie maritime, stockées au port de Dunkerque le plus souvent pour être transférées en péniche jusqu’à Marcq-en-Barœul. L’objectif de Lesaffre était donc de maximiser le transport fluvial pour passer, à court terme, à 50% du transport des substrats de fermentation par les canaux. En réduisant son utilisation du transport routier, Lesaffre contribue donc à réduire l’impact environnemental lié à son approvisionnement en matière première.

PEPSICO FRANCE PARTICIPE AU DEVELOPPEMENT DU TRANSPORT COMBINE RAIL-ROUTE

La démarche “Performance With Purpose” de PepsiCo intègre les aspects sociaux, environnementaux et nutritionnels afin de créer une croissance durable. C’est dans ce cadre que PepsiCo France a mis en place une ligne de rail-route entre le port de Zeebrugge (Belgique) et le terminal de Gevrey-Chambertin (France, Bourgogne). En 2014, ce mode de transport a permis d’éviter 800 camions sur les routes et de réduire d’environ 4% l’impact environnemental du transport des boissons de PepsiCo France.

TRISKALIA S’ENGAGE A REDUIRE SES EMISSIONS DE CO2 LIEES AUX TRANSPORTS

Suite à son bilan carbone en 2012, Triskalia, groupe coopératif breton, a fait le choix de formaliser ses engagements en matière de réduction des émissions de CO2 liées aux transports. C’est pourquoi, en 2013, le groupe s’est engagé dans la charte « Objectif CO2 », qui permet de donner un cadre regroupant l’ensemble des actions, de se fixer des objectifs et de suivre les résultats obtenus par des indicateurs pertinents. Plus récemment, le groupe a fait le choix de s’impliquer à travers le compte épargne CO2. Il s’agit en quelque sorte d’un compte bancaire que l’on crédite grâce à la réduction des émissions de GES. Tous les ans, l’entreprise reçoit des crédits carbone si elle diminue ses émissions. Triskalia est actuellement au stade de la comptabilisation.