L’Ania prend acte de l’accord annoncé la nuit dernière entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le Président des États-Unis, Donald Trump, instaurant un droit de douane de 15 % sur l’ensemble des produits exportés vers les Etats-Unis.
LES ETATS-UNIS : UN MARCHE STRATÉGIQUE
Les États-Unis représentent 7% des exportations agroalimentaires françaises (2e pays parmi les pays tiers, derrière le Royaume-Uni) et pouvant aller jusqu’à 60% du chiffre d’affaires export pour certaines PME françaises. En 2024, l’agroalimentaire était le premier poste d’exportation français avec 82,1 milliards d’euros.
UN ACCORD SOURCE D’INQUIÉTUDES ET D’INTERROGATIONS
Si l’accord signé semble empêcher la progressivité des droits de douane au-delà de 15%, il est source de
nombreuses inquiétudes pour l’agroalimentaire :
Manque de transparence – Nous n’avons à ce stade aucune précision sur les produits concernés ni les modalités d’application de cet accord.
Choc tarifaire brutal – La perte de compétitivité immédiate pour nos industries sur un marché irremplaçable, sans aucune exemption, est une épée de Damoclès qui pèse sur les entreprises et sur l’export.
Signal désastreux – pour la première fois l’Union européenne accepte un accord clairement inéquitable et sans réciprocité qui fragilise notre position face à tous nos partenaires commerciaux.
DES EXIGENCES IMMÉDIATES DE L’AGROALIMENTAIRE
· Il est urgent pour les entreprises et les filières de connaitre la liste des produits et secteurs concernés,
ainsi que le calendrier d’application
· L’ANIA persiste dans sa demande d’exemptions tarifaires pour les produits agroalimentaires en les
faisant figurer dans la liste « 0 pour 0 » des produits exemptés de droits de douanes de manière
réciproque
· L’ANIA souhaite un plan d’urgence pour les secteurs les plus exposés
· Un choc de compétitivité indispensable et immédiat doit être mis en oeuvre pour compenser les charges
structurelles françaises et aider nos entreprises à l’export.
« L’industrie agroalimentaire française ne peut se satisfaire de cet accord. Si la négociation en reste là, cette décision ne fera que des perdants des deux côtés de l’Atlantique. Nous attendons de la Commission
européenne qu’elle continue la négociation pour l’agroalimentaire en obtenant une exemption.
Enfin, nous souhaitons d’ores et déjà qu’on tire les conséquences désastreuses de cet accord s’il en restait là sur l’avenir des filières et plus généralement sur la compétitivité de nos entreprises.»
Jean-François Loiseau, président de l’ANIA