Ce n’est pas parce que l’esprit de la LME va être respecté que les industriels vont augmenter de manière automatique et inconsidérée leurs prix. Il n’est pas question de supprimer la concurrence entre les milliers d’entreprises du secteur, qui, cumulée au système de négociations commerciales avec 7 géants de la distribution, participe au libre fonctionnement du marché et à l’établissement des prix payés par les consommateurs.

Quand bien même il y aurait quelques réajustements de tarifs, les produits de l’industrie agroalimentaire ne représentent que 10,1% du budget global moyen des ménages. Les véritables dépenses contraintes ne sont plus l’alimentaire, mais plutôt le logement ou encore la téléphonie.

Enfin, rappelons que la question du juste prix, de la juste rémunération des différents maillons de la chaine alimentaire est aujourd’hui bien plus importante que la préservation d’un modèle low cost qui, à long terme, est dévastateur pour les emplois de ces mêmes consommateurs. C’est toute la perversité du système actuel : à trop écraser les prix, ce sont les salaires des Français que l’on lamine.