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Interview Inno d’Hervé Barba – Directeur Général du Groupe Barba

Dans le cadre de l’accompagnement des industries alimentaires par l’Ania pour leurs projets d’innovation, Ariane Voyatzakis, notre Directrice Innovation et Prospective a rencontré Hervé Barba, Directeur Général du Groupe Barba, une entreprise centenaire et en innovation permanente dans le secteur des produits de la mer. En particulier, le groupe Barba a développé le “cuir de poisson” dans une approche d’économie circulaire.

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ANIA

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·Vous êtes une entreprise centenaire, racontez-nous votre histoire

 

Mon frère et moi sommes les dirigeants du groupe Barba et nous sommes la 5ème génération à développer cette entreprise. Dans les années 1924-1930, notre arrière arrière grand-mère a démarré l’activité, qui consistait à acheter du poisson à des petits pécheurs locaux et les commercialiser dans notre village au bord de la mer Méditerranée. Ensuite son fils a rejoint l’entreprise et a développé la poissonnerie et le mareyage en achetant le poisson et le mettant en caisse pour le vendre à des restaurateurs. L’activité s’est déplacée dans les années 1993 sur le port de pêche le plus important en Méditerranée, à Sète, pour avoir plus d’approvisionnement de ressources. Les produits étaient alors vendus grâce à des transporteurs, acheminés directement vers des grossistes distributeurs un peu partout en France, en Espagne et en Italie.

 

·Vous avez développé un savoir-faire unique dans la transformation du poisson

 

A Sète, mon père a commencé à acheter du thon rouge aux pêcheurs avant de devenir le plus grand acteur français de thon rouge de Méditerranée. Il était également le premier à l’exporter au Japon par avion pour que le poisson puisse être vendu aux enchères sur les marchés de Tokyo. Des techniciens japonais venaient à l’usine en France pour sélectionner des thons rouges. Ils nous ont transmis le savoir-faire de la découpe. En 1995, nous avons été les premiers à faire de la loge de thon rouge de Méditerranée, avec une position de leader sur ce marché. Puis nous avons décliné ce savoir-faire sur l’espadon.

 

Dans les années 2000 lorsque j’ai rejoint l’entreprise familiale, nous avons commencé à importer du poisson depuis l’Afrique, le Brésil puis les Maldives, Sri Lanka, l’Inde pour pouvoir fournir du thon durant toute l’année et pas seulement en été pendant la période de pêche du thon rouge en Méditerranée, parallèlement au développement de la restauration japonaise en France. En 2007, nous étions les premiers en France à importer depuis la Corée du thon albacore, sashimi congelé à – 60°C à bord du bateau de pêche et tué à la méthode Ikejimé.

 

En 2008, nous avons lancé une gamme de céphalopodes en semi conserve. En 2012 nous avons construit une deuxième usine pour faire le stockage, la transformation et le conditionnement de ces céphalopodes en saumure à Barcelone.

 

Nous produisons 8000 tonnes de produits finis pour un chiffres d’affaires de 65 Millions d’euros. 80% du CA est réalisé en France et 20% à l’export. En janvier 2017, nous avons construit une nouvelle usine à Bézier, avec la plus grosse chambre de stockage à -60°C de France.

 

·Vous vendez aussi des chaussures en valorisant la peau des poissons !

 

En 2016, dans le cadre de notre démarche RSE nous avons réalisé plusieurs projets pour valoriser tous nos déchets. Nous avions des solutions pour valoriser les déchets de thon vis-à-vis de l’industrie du pet food, sauf pour la peau des poissons. Un tanneur dans le Tarn en Occitanie a bien voulu m’accompagner dans mon projet de R&D pour transformer la peau de thon en cuir. Après deux ans de travaux, nous étions les premiers et les seuls au monde à produire du « cuir » de thon. En septembre 2022, nous avons inauguré notre société « Maison Pantuna », où nous vendons exclusivement en ligne des chaussures faites en partie à partir de cuir de thon.