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[Note d’information] Eclairage de l’ANIA sur le dioxyde de titane (E171)

L’ANIA souhaite apporter un éclairage sur le dioxyde de titane (E171).

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Auteur

Esther Kalonji

Esther Kalonji

Directeur alimentation & santé

Au sein de l’équipe Alimentation Santé de l’ANIA, Esther Kalonji a pour mission d’assurer la direction et la coordination du service, de définir les priorités des équipes en matière de nutrition, réglementation, information du consommateur et sécurité sanitaire. Esther suit également l’ensemble des problématiques liées aux ingrédients : additifs, arômes, auxiliaires technologiques, novel food…

Auparavant, Esther a travaillé pendant 15 ans à l’ANSES, tout d’abord en tant que Coordinateur Scientifique en évaluation (nutrition et risques nutritionnels) puis en tant que Chef d’unité Adjoint sur l’évaluation des risques nutritionnels et Nutrivigilance et enfin en tant que Chargée d’études au sein du Service des Affaires juridiques.

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Les entreprises agroalimentaires sont à l’écoute de leurs consommateurs et des débats de société. La suspicion jetée sur certains ingrédients peut être source d’inquiétude. Dans ce cadre, il est important d’apporter au débat une information objective et rationnelle, de ne pas tomber dans le sensationnalisme et d’éviter tout amalgame. Il est nécessaire de rappeler que la sécurité des aliments et la santé des consommateurs constitue la priorité des entreprises du secteur agroalimentaire et des pouvoirs publics en France et en Europe. Tous les ingrédients utilisés et les produits fabriqués par les entreprises agroalimentaires font l’objet de nombreux contrôles et d’évaluations de la part des autorités publiques compétentes.

 

Le dioxyde de titane est utilisé pour sa fonction de coloration. A cet égard, le dioxyde de titane est très majoritairement utilisé par les entreprises agroalimentaires à une dimension supérieure de l’échelle nanométrique. En effet, à l’échelle nanométrique, le dioxyde de titane perd sa propriété de coloration.

 

Son utilisation fait l’objet de nombreuses évaluations de la part des autorités européennes. Dans son avis du 14 septembre 2016 relatif à la réévaluation du dioxyde de titane, l’EFSA a indiqué que le dioxyde de titane de qualité alimentaire n’est pas considéré comme un nanomatériau en vertu de la recommandation actuelle de la Commission européenne relative à la définition des nanomatériaux, mais peut contenir jusqu’à 3,2 % de nanoparticules. Dans ce même avis, les experts de l’EFSA ont conclu que les données disponibles sur le dioxyde de titane dans les aliments n’indiquaient pas de problème pour la santé des consommateurs. (source : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2016.4545/full). Des réévaluations régulières permettent de mettre à jour cette connaissance. Si de nouvelles recommandations en matière d’évaluation de la sécurité se mettent en place, les fabricants de ces additifs alimentaires et les entreprises agroalimentaires utilisatrices suivront ces recommandations.

 

Concernant l’information du consommateur, et contrairement à ce qui peut être relayé, l’industrie alimentaire se conforme à l’ensemble des réglementations qui lui sont applicables. Ainsi, les ingrédients, dont le dioxyde de titane (E171), utilisés dans la fabrication du produit sont listés sur l’étiquette (conformément au règlement européen n° 1169/2011). De même, depuis décembre 2014, l’utilisation d’ingrédients qui se présentent sous forme de nanomatériaux manufacturés doit être indiquée dans cette liste par l’ajout du préfixe « nano ». Il subsiste toutefois une réelle complexité quant à la mise en œuvre de cette disposition car la définition même des nanomatériaux dans la réglementation européenne n’est pas suffisamment précise. Le seuil minimal de nanoparticules conduisant à qualifier une substance comme nanomatériau n’a pas été défini. C’est pourquoi, l’ANIA demande une réglementation européenne claire et harmonisée définissant plus précisément la notion de nanomatériau afin d’éviter différentes interprétations ou des classification différentes. Il faut ajouter que la mise en œuvre des techniques d’analyses doit être harmonisée pour améliorer la qualification des ingrédients utilisés comme nanomatériaux.

 

De manière générale, l’industrie alimentaire accueille favorablement l’attention particulière des autorités en charge d’évaluer la sécurité des aliments sur l’impact des nanomatériaux et des nanoparticules dans le secteur de l’alimentation. De plus, le dialogue avec les consommateurs doit rester ouvert sur l’ensemble de leurs attentes et/ou de leurs inquiétudes. Dans ce cadre, toute information objective et fiable pouvant contribuer au débat est accueillie favorablement.