LE POINT SUR LES NANOPARTICULES DANS LES PRODUITS ALIMENTAIRES

L’ANIA fait le point sur la réglementation en vigueur concernant les nanoparticules dans les produits alimentaires.

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Esther Kalonji

Esther Kalonji

Directeur alimentation & santé

Au sein de l’équipe Alimentation Santé de l’ANIA, Esther Kalonji a pour mission d’assurer la direction et la coordination du service, de définir les priorités des équipes en matière de nutrition, réglementation, information du consommateur et sécurité sanitaire. Esther suit également l’ensemble des problématiques liées aux ingrédients : additifs, arômes, auxiliaires technologiques, novel food…

Auparavant, Esther a travaillé pendant 15 ans à l’ANSES, tout d’abord en tant que Coordinateur Scientifique en évaluation (nutrition et risques nutritionnels) puis en tant que Chef d’unité Adjoint sur l’évaluation des risques nutritionnels et Nutrivigilance et enfin en tant que Chargée d’études au sein du Service des Affaires juridiques.

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Les nanoparticules sont des particules de très petites tailles (< 100nm). Il existe des nanoparticules naturellement présentes dans notre environnement. Dans l’alimentation, leur utilisation est ancienne, voire très ancienne pour certaines. C’est par exemple le cas d’une fraction des gouttelettes dans une émulsion.

 

Une définition européenne de référence des « nanomatériaux » a été récemment établie pour tous les secteurs industriels, alimentaire y compris. Le décret français intitulé « R-Nano » s’est appuyé sur cette définition européenne. Ainsi, certains ingrédients utilisés dans le secteur alimentaire en toute sécurité depuis des décennies peuvent correspondre à cette définition de « substances à l’état nanoparticulaire ».

 

Les ingrédients qui ont été déclarés dans le cadre du dispositif français pour le secteur alimentaire sont principalement des additifs alimentaires. Il est important de préciser que les entreprises agroalimentaires peuvent utiliser ces ingrédients à une dimension différente de l’état nanoparticulaire pour les propriétés évoquées ci-dessous :

  • le dioxyde de silicium (E551) est utilisé comme un antiagglomérant (qui limite la tendance des éléments à se coller les uns aux autres)
  • le dioxyde de titane (E171) et le carbonate de calcium (E170) sont utilisés comme des colorants blancs
  • l’oxyde de fer (E172) est utilisé comme colorant

 

Ces additifs alimentaires sont mentionnés sur l’étiquette des produits dans la liste des ingrédients, conformément à la réglementation en vigueur.

 

Leur usage est autorisé dans l’alimentation en Europe depuis plusieurs années. L’autorisation de l’emploi des nanoparticules dans l’alimentation est donnée sur la base d’une évaluation scientifique préalable rigoureuse. Il est important de souligner que tous les additifs alimentaires autorisés font l’objet actuellement d’une réévaluation par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). La prise en compte des données scientifiques nouvelles et leur impact sur la définition des nanomatériaux et sur les évaluations scientifiques dans le cadre des autorisations est essentielle. Le règlement européen (UE) n°1333/2008 précise les différents additifs alimentaires autorisés ainsi que les aliments dans lesquels leur utilisation est autorisée (Annexe II, Partie E).

 

Face à la complexité de la définition des substances à l’état nanoparticulaire, la Commission européenne a la volonté d’intégrer l’ensemble des critères de la définition européenne de référence (valable pour tous les secteurs), ce qui permettra de clarifier l’information aux consommateurs.

 

Les entreprises agroalimentaires de France respectent la réglementation en vigueur. Si de nouvelles recommandations en matière d’évaluation de la sécurité de certains additifs devaient être mises en place, les fabricants de ces additifs alimentaires et les entreprises agroalimentaires utilisatrices suivront ces recommandations.