Livre vert ania

Gaspillage alimentaire

Le gaspillage alimentaire constitue un non-sens économique, social et environnemental. L’empreinte carbone annuelle du gaspillage alimentaire est estimée à 3,3 milliards d’équivalent CO2 par la FAO, soit plus de 24 fois les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports en France.

Chaque français jette en moyenne 20 kg de déchets alimentaires par an, dont 7 kg de produits encore emballés, ce qui représente 400€ par an par foyer (1). Il est de la responsabilité de tous, que l’on soit producteur, transformateur, distributeur ou consommateur, de s’engager et d’agir ensemble.

 

Si les industries alimentaires ne représentent que 2% des déchets alimentaires produits en France sur l’ensemble du cycle de vie des produits (hors amont agricole), la lutte contre le gaspillage alimentaire constitue un levier important pour lutter contre le changement climatique ainsi qu’un enjeu majeur pour les 15800 entreprises agroalimentaires de France qui souhaitent redonner de la valeur à l’alimentation.

 

Face à ces enjeux, l’ANIA s’est engagée en juillet 2013, aux côtés de l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire, dans la signature du Pacte national qui a pour objectif de réduire le gaspillage alimentaire en France de 50% à horizon 2025. En complément, l’ANIA a rédigé en 2015 une charte « anti-gaspi » avec pour objectif de mettre en place une véritable dynamique de progrès collective dans la lutte contre le gaspillage alimentaire au sein des entreprises de l’agroalimentaire. Cette charte regroupe des propositions d’axes concrets, issues de bonnes pratiques, qui peuvent être déclinées et complétées par les entreprises en fonction de leurs tailles, capacités et leviers d’action. Ces principales actions recensées portent sur :

  • la conception de produits et formats permettant de limiter le gaspillage alimentaire,
  • l’optimisation des procédés de fabrication afin d’éviter les pertes et le gaspillage au cours du procédé de fabrication (valorisation des co-produits, prévention des déchets, formation du personnel, …),
  • l’accompagnement des consommateurs dans leur quotidien (informations sur l’utilisation des produits, diffusion de bonnes pratiques, …),
  • l’accompagnement des acteurs de la restauration,
  • le don de produits.

Rapport Guillaume Garot sur le gaspillage alimentaire (avril 2015), selon études ADEME (2014)

BEL ACTEUR DANS LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

Le Groupe Bel travaille au quotidien pour réduire les pertes de matières premières tout au long de sa chaîne de valeur, jusqu’aux consommateurs. Dans ses usines, la quasi-totalité des coproduits générés lors de ses processus de fabrication (crème, lactosérum et fromages déclassés) sont réutilisés ou revendus pour être utilisés dans la fabrication d’autres produits. Moins de 1% des coproduits n’est pas valorisé. En aval du cycle de vie des produits, le format en portions individuelles représente un atout important dans la lutte contre ce gaspillage, tant dans les foyers qu’en restauration collective. Il permet en effet une conservation optimale des portions, y compris lorsque la boîte de regroupement est entamée. Bel s’engage également à diffuser des bonnes pratiques pour éviter le gaspillage au quotidien. Côté restauration hors foyer, Bel Foodservice a développé un partenariat avec la société Chef’Eco, spécialisée dans la gestion des déchets et du gaspillage alimentaire. Enfin, Bel France a signé un partenariat avec Microdon pour la mise en place, à compter de janvier 2016, du dispositif de l’arrondi solidaire au profit notamment d’associations œuvrant en faveur de la lutte contre le gaspillage alimentaire. L’entreprise s’est également organisée pour permettre à ses sites et à ses dépôts logistiques d’effectuer des dons de produits à des banques alimentaires (107 tonnes de produits en 2014).

LA BISCUITERIE DE L’ABBAYE AGIT A TOUS LES NIVEAUX CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

La Biscuiterie de l’Abbaye a organisé une filière tracée vers l’alimentation animale afin de valoriser les rebuts de pâtes ou les brisures produites lors de la fabrication des biscuits. Les biscuits sont conditionnés en portions, chaque fois que possible, ce qui réduit le gaspillage chez les consommateurs. Tous les premiers samedis de chaque mois, les «samedis gourmands» organisés dans le magasin d’usine permettent de vendre les essais industriels (plus de 10 tonnes par an), tout en faisant bénéficier les consommateurs de très petits prix. Par ailleurs, l’entreprise donne régulièrement des biscuits aux ONG locales. L’ensemble de ces actions limitent le gaspillage alimentaire sur le site à moins de 0.5%.

BONDUELLE MET EN PLACE DES ACTIONS DE SENSIBILISATION A LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

Avec 58 sites industriels de production, situés au plus près des zones de récolte, l’entreprise travaille à l’amélioration constante de l’impact de ses activités sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Les pertes de matières premières agricoles réalisées dans les sites industrielles sont ainsi valorisées à 97%. Bonduelle s’engage également auprès des populations en proposant des actions de sensibilisation à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Au travers de ses appels à projets, la Fondation Louis Bonduelle a déjà financé 21 projets de réduction du gaspillage au domicile. Ils ont concerné plus de 50 000 personnes dans 5 pays différents.

CHARLES & ALICE MET EN PLACE UN GROUPE DE PROGRES POUR LUTTER CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

Charles & Alice est une société spécialisée dans la fabrication de desserts de fruits implantée dans le sud-est de la France. Nous avons mis en place un groupe de progrès transversal impliquant une dizaine de personnes de différents secteurs de l’entreprise dont l’objectif est de travailler sur les pertes et le gaspillage. Ce groupe se réunit tous les mois pour suivre et élaborer nos plans d’actions. Nous avons commencé par cartographier nos pertes tout au long de notre process de fabrication, de la mise en œuvre des matières premières jusqu’au produit fini, en essayant d’être le plus précis possible. Suite à cette cartographie, nous avons établi des plans d’actions rapides et faciles à mettre en place dans le domaine de l’organisation (standardisation des méthodes de travail, mise en place de suivis), la communication (sensibilisation du personnel aux gestes « antigaspi ») et la technique (réglage de machine, isolation de tuyauterie et d’équipement).

FLEURY MICHON : DES ACTIONS MULTIPLES POUR LUTTER CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

Depuis longtemps, Fleury Michon contribue à lutter contre le gaspillage alimentaire, entre autres par :

  • Un département dédié aux ordres de fabrication au plus près des commandes ;
  • Des programmes de production qui optimisent au plus juste la mise en œuvre (ingrédients, process de cuisson, de tranchage) ;
  • Des formations à la maintenance préventive des matériels, au respect des barèmes (cuisson et refroidissement) ;
  • Des formats adaptés aux besoins des consommateurs : individuels, à fractionner, à partager, à refermer ;
  • La valorisation alimentaire des co-produits et des dons aux banques alimentaires ;
  • Une logistique en flux tendu avec livraisons le jour même ou maximum le lendemain selon les zones géographiques 6/7 j ;
  • Des emballages régulièrement optimisés (poids, surface, matériaux) ;
  • Des gammes pour la restauration notamment hospitalière qui favorisent le juste besoin sans casse des établissements.

LESIEUR DEVELOPPE UN BOUCHON « ANTI-GASPILLAGE »

Depuis longtemps, les activités d’innovation produit et de production industrielle de Lesieur prennent en considération les enjeux du développement durable relatifs à la protection de l’environnement et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. À travers ses innovations packaging, Lesieur tente de répondre à des problématiques globales, telles que le gaspillage alimentaire. La gamme de produits Stop Goutte et son bouchon doseur permet un usage pratique pour un dosage maîtrisé. Dans la même approche, les produits distribués en petit format (50 cl) sont plus adaptés à certains consommateurs et évitent de gaspiller.

MC CAIN SOUTIENT LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE AVEC LE PROJET « BON ET BIEN »

Démarré en octobre 2014 pour lutter contre le gaspillage alimentaire et soutenir l’emploi local, le projet « Bon et Bien » réunit le groupe Mc Cain, le supermarché Leclerc de Templeuve, un spécialiste de l’emploi Randstad et les Banques Alimentaires. Des demandeurs d’emploi de longue durée sont formés pour récolter les légumes ne correspondant pas aux critères de commercialisation auprès des cultivateurs régionaux qui font partie du réseau des agriculteurs partenaires de McCain. Ces légumes sont ensuite utilisés dans la préparation de soupes vendues dans les centres E. Leclerc de la région Nord-Pas-de-Calais. Cette opération permet ainsi de valoriser les légumes qui sont habituellement laissés de côté parce qu’ils ne répondent pas aux normes de commercialisation des distributeurs. Les premières soupes ont été commercialisées en mai 2015.

DANONE PRODUITS FRAIS FRANCE LIMITE LE GASPILLAGE ET S’ENGAGE AUPRÈS DES BANQUES ALIMENTAIRES

Dès la phase de fabrication, Danone Produits Frais France veille à réduire au maximum ses pertes ou produits invendus afin de limiter le gaspillage : en usine en limitant les pertes et en systématisant les dons de produits et en promouvant de bonnes pratiques auprès des consommateurs sur ses sites internet (bonne gestion du frigo, recettes avec les restes ….). Depuis 2013, Danone Produits Frais France est signataire d’une charte de dons avec la Fédération Française des Banques Alimentaires. Ainsi, lorsque certains produits en usine ou en base logistique ne peuvent pas être vendus, mais sont parfaitement consommables (erreur d’étiquetage ou de packaging par exemple), Danone Produits Frais France s’engage à donner ces produits aux Banques alimentaires, qui bénéficient ainsi de produits frais à redistribuer à des associations partenaires sur toute la France pour répondre aux besoins de leurs bénéficiaires. En 2014, Danone Produits Frais France a donné plus de 360T de produits laitiers.

LRIA MOBILISE LES ENTREPRISES DE LA REGION LANGUEDOC-ROUSSILLON AUTOURS DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE

Consciente des enjeux du gaspillage alimentaire et de la nécessité de se mobiliser sur ce sujet, Languedoc Roussillon Industrie Agroalimentaire (LRIA) a réalisé en 2014 une étude sur le gaspillage alimentaire dans les entreprises agroalimentaires de la région Languedoc-Roussillon. L’objectif était de faire ressortir des pratiques s’inscrivant dans une démarche de lutte contre le gaspillage alimentaire des denrées, aussi bien en termes de prévention que de méthode de revalorisation (pour la consommation humaine). Cette démarche a abouti à la rédaction d’un recueil de bonnes pratiques regroupant des solutions concrètes mises en œuvre par les entreprises pour réduire le gaspillage à la source. Ce guide regroupe également des fiches pratiques pour aider les entreprises sur le don de produits aux organismes d’aide alimentaire. Cette action et ses résultats ont été honorés par la remise d’un prix « Anti gaspi » par Stéphane Le Foll en octobre 2014.

GECO FOOD SERVICE : LE SECTEUR DE LA RESTAURATION HORS DOMICILE MOBILISE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

Association d’industriels spécialisée sur les marchés de la Consommation Hors Domicile, le GECO Food Service s’est impliqué dans le comité de lutte concernant la maitrise du gaspillage alimentaire en restauration. La maîtrise du gaspillage alimentaire est un enjeu important pour la restauration et les entreprises du Food service peuvent y répondre notamment par : l’aide à la gestion des matières premières (connaissance du rendement des produits, pertes à la cuisson, nombre de portions par conditionnement) des solutions de conservation des produits, des portions adaptées au type de convives.

FONDALIM PACA : UN FONDS DE DOTATION REGIONAL POUR L’AIDE ALIMENTAIRE

Pour répondre aux besoins des associations régionales d’aide alimentaire, qui voient leur demande sans cesse augmenter, et lutter contre le gaspillage alimentaire avec une meilleure efficacité, la FRIAA (Fédération Régionale des Industries Agro-alimentaires) a créé un fonds de dotations : FONDALIM PACA. Ce fonds est un lieu d’échanges et d’actions communes entre les représentants régionaux des professionnels de l’agroalimentaire (FRIAA, COOP de France Alpes Méditerranée) et les associations caritatives régionales (Banques Alimentaires, Restos du Cœur, Croix Rouge, Secours Populaire, …). L’objectif de ce fonds est de développer, mieux organiser et valoriser la collecte des denrées alimentaires issues des fabricants régionaux (notamment des nombreuses TPE et PME de la Région), afin que celles-çi soient mieux redistribuées aux plus démunis. FONDALIM PACA a été créée en 2015 et sera opérationnel au 1er janvier 2016. L’objectif est de collecter 500 tonnes par an de dons supplémentaires.

BARILLA REDUIT LES PERTES SUR SES LIGNES DE PRODUCTION

Barilla France est la filiale française du groupe Barilla, présent dans plus de 100 pays et leader mondial sur le marché des pâtes sèches, leader européen sur les marchés des sauces pour pâtes et de la boulangerie pré-emballée, et acteur majeur sur les marchés de la panification sèche et des biscuits. Dans une démarche de réduction des gaspillages lors du process de production, le service R&D et le service technique de l’entreprise ont travaillé en collaboration afin d’imaginer une nouvelle technologie qui permet de créer un pain avec les mêmes qualités tout en réduisant les pertes. Ainsi, pour un même volume de production, sur un an, l’entreprise estime avoir économisé 1000 tonnes de matières premières et plus de 300 tonnes d’eau.

FERRERO FRANCE ŒUVRE POUR LA GESTION RAISONNEE DES PRODUITS ET LE DON DES PRODUITS

Ferrero France agit dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, en s’engageant à plusieurs niveaux. Tout d’abord, l’entreprise agit sur ses portions de produit. En effet, les produits sont emballés en petite portion afin d’augmenter le temps de conservation des produits et de garder une qualité organoleptique optimale. Ce choix de conditionnement permet également de réduire le gaspillage alimentaire. D’autre part, Ferrero France distribue les produits finis à date courte auprès des réseaux de solderie et des associations. Ces dernières sont historiquement Le Secours Populaire, Les Restos du Cœur, les banques alimentaires et l’A.N.D.E.S. Ainsi, ce sont près de 638 tonnes de produits qui ont été distribuées en 2014-2015.