[Economie] Note de conjoncture février 2017

La note de conjoncture n°78 de l’ANIA revient notamment sur l’environnement économique volatile pour les IAA en 2017, sur fond de montée des matières premières alimentaires.

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Auteur

Stéphane Dahmani

Stéphane Dahmani

Directeur Economie

Au sein du département économie et compétitivité, Stéphane DAHMANI suit les dossiers relatifs à l’économie et la compétitivité du secteur agroalimentaire.

Son rôle est de représenter l’ANIA dans différentes instances (MEDEF…) et auprès des Pouvoirs Publics et d’apporter son expertise aux commissions, groupes de travail et services de l’ANIA. Ses principales fonctions sont d’assurer le suivi d’indicateurs économiques et de panel et la production d’une veille sur le secteur agroalimentaire. Il participe également à la rédaction de notes de conjoncture, de positions et d’argumentaires sur le secteur, dont il assure la synthèse et la diffusion auprès de nos différents adhérents (fédérations, entreprises).

Auparavant il était Economiste pendant 5 ans à la Direction Générale du Trésor. Il a notamment eu en charge, pendant 4 ans, la réalisation de prévisions macroéconomiques (Inflation, Consommation des ménages et Croissance) au sein du service des Politiques macroéconomiques et des affaires européennes (SPMAE) de Bercy. Plus récemment, il était le responsable du suivi des entreprises françaises (situation économique et financière) et rapporteur au sein de l’Observatoire du financement des entreprises, auprès de la Médiation du crédit.

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Confirmation des tensions inflationnistes concernant le prix des matières premières agricoles

Depuis le début de l’année 2016, le prix des matières premières suit une tendance haussière. Le mois de janvier 2017 confirme cette tendance. Le prix des matières premières alimentaires progresse ainsi de 1,3 % après +3,5 % en décembre, portant ainsi la hausse sur un an à près de 14 %, niveau qui n’avait plus été observé depuis octobre 2011. Dans le détail, les tensions inflationnistes sont particulièrement vives, s’agissant du sucre (+32,2%), du soja (+21,6 %), du café (+22,4 %), du blé (+16 %), des matières premières végétales (16 % pour l’huile de colza et d’olives), et animales (+22 % pour le porc). Les prix sont aussi particulièrement dynamiques en ce qui concerne le lait (+30 %), le beurre (+56 %) et le saumon fumé (+50 %). Dans ce contexte de tensions inflationnistes prégnantes, les prix à la production accélèrent progressivement (+5 % fin 2016) et atteignent un niveau inédit en 2 ans.

Poursuite de la déflation des prix des produits de grande consommation

Le début d’année 2017 s’inscrit dans la stricte continuité des 3 dernières années. La déflation atteint ainsi -1,16%, soit un niveau comparable à celui observé en 2016 (-1,1 %), 2015 (-1,15 %) et 2014 (-1,14 %). L’année 2016 a marqué l’entrée en déflation des marques de distributeurs, traduisant une concurrence toujours plus vive entre les enseignes et une guerre de promotions accrue.

Une destruction de valeur ne profite pas à la consommation alimentaire

Dans un contexte de pouvoir d’achat porteur (baisse des prix énergétiques, faiblesse des taux) et de confiance des ménages en redressement, la consommation alimentaire peine à décoller et décélère même sur l’ensemble de l’année 2016 (+0,7 % après +1,3 %), augmentant presque trois fois moins vite que dans les autres secteurs. Dans ce contexte, le chiffre d’affaires de produits de grande consommation alimentaire en hyper et super marché n’a progressé que de 0,6 % en 2016, soit la croissance la plus faible depuis 11 ans. Au-delà, sur une plus longue période, la consommation alimentaire fait preuve d’une grande régularité : croissance de +0,7 % entre 2000-2008 ; 2008-2013 et 2013-2016, signe que la concurrence accrue par les prix, introduite par la libre négociabilité des prix (permise par la LME), ne stimule pas la consommation. En revanche, dans le même temps, les marges des industriels se sont nettement érodées (-4 pts depuis 2007).

Autres sujets abordés dans la note de conjoncture :

Panorama Europe : inflation et production encore modérées – Décrochage de la production en France par rapport au reste de la zone euro

Production alimentaire France : net repli en 2016

-Consommation France : résilience mais pas de décollage

Export France : un décrochage des performances en 2016

Focus investissement : une reprise envisagée pour 2016 et 2017, principalement liée au dispositif de suramortissement